Nouvelles de l’objet de votre don, la Chapelle-de–Tous-les- Saints
Vous êtes (peut-être) de ceux qui ont voulu apporter une aide concrète à la restauration de cet ancien petit sanctuaire de Preuilly-sur-Claise abritant un précieux décor peint, déjà éprouvé par le temps et les vandalismes qui l’ont ponctué.
Notre association avait alerté la commune, propriétaire, de l’urgence d’entreprendre des travaux de sauvegarde sans lesquels les peintures de sa voûte et de ses murs seraient définitivement perdues. Le premier obstacle à franchir était d’assurer la couverture du coût de cette opération en un temps de disette financière pour les petites collectivités publiques.
Le concours des Monuments Historiques, de la Sauvegarde de l’Art Français, nos élus en particulier notre sénatrice, ont soutenu ce beau projet. Mais le compte n’y était pas et c’est vous, que ce soit via la SAP ou la Fondation du Patrimoine, qui nous avez permis de convaincre la commune que c’était possible, avec les plus de 27 000 € réunis directement ou indirectement grâce à votre mobilisation.
Il nous a donc semblé naturel de vous informer sur l’état d’avancement de ce chantier ouvert au début du mois de septembre 2017.
La première phase, le préalable à toute intervention sur le monument lui-même, était de soustraire l’ensemble aux intempéries. Ainsi depuis plus de trois mois la Chapelle-de-Tous-les-Saints, lanternon compris, a progressivement disparu sous une bâche.
En effet, parallèlement à des interventions ponctuelles de maçonnerie sur les sablières ou le pignon ouest, c’est la couverture et la charpente qui constituent les objets initiaux du chantier.
Dans le même esprit, il a fallu protéger les peintures, trésor pour lesquels cette restauration a été entreprise.
Ainsi le conservatoire "Muro Dell’arte», titulaire du marché de la restauration des décors peints, a installé, autour des différents tableaux de la danse, des tasseaux sur lesquels ont été fixés des panneaux mettant ces décors totalement à l’abri de dégradation toujours possible pendant les travaux.
On voit ici les tasseaux, sur le décor peint, les panneaux cloués sur les tasseaux et surmontés d’une sorte de « déflecteur » (photos extraites du rapport « Muro Dell’arte »).
Ainsi le décor peint sécurisé, on pouvait passer sans risque à la phase principale de cette tranche : la découverture du toit et du clocheton.
Un calepinage minutieux des lambris de la voûte détériorée a été réalisé pour permettre de les restaurer et de pouvoir les replacer très exactement, de même la pose de couvres-joint provisoires maintient les lambris laissés en place.
Une fois ces travaux de protection entrepris, la découverture réalisée, la restauration a pu commencer par celle de la charpente.
Il s’est avéré que certaines pièces, les sablières (1) en particulier, étaient dans un état de dégradation avancé et ont dû être remplacées.
La ferme (2) centrale étayée depuis des décennies et dont l’entrait était brisé, après démontage pour restauration en atelier, a repris sa place.
Définitions :
(1) Sablières : pièces de charpente, posées sur le haut des murs et sur lesquelles s’appuie la charpente
(2) La ferme d’une charpente est constituée par l’entrait (pièce de bois horizontale), le poinçon (pièce de bois verticale), les chevrons (éléments constituant la pente du toit)
Mais le plus spectaculaire fut la découverte sur le clocheton.
Les charpentiers ont constaté que son soubassement formait un octogone.
Le clocheton connu depuis des décennies par les habitants de Preuilly était de forme rectangulaire, ajusté tant bien que mal sur ce soubassement octogonal.
Il a donc été décidé de reprendre cette forme en élévation, donnant naissance à une très belle œuvre de charpente.
(Photos P. Barthel et B. de La Motte)
Chantier à poursuivre...